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JACK ET JANE.

L’affaire fut conclue, et la conversation en resta là.

Un mois de cette nouvelle vie produisit de grands changements chez tous les enfants.

Jack était dans son élément ; il devenait plus fort chaque jour. Quant à Frank, l’appétit qu’il avait gagné à Belle-Plage augmentait au lieu de diminuer. Le jardinage calmait ses nerfs. Au lieu de rester éveillé une partie de la nuit pour essayer de résoudre un problème difficile, il n’avait pas plus tôt la tête sur son oreiller qu’il s’endormait. De migraines, il n’en était plus question, et, chose curieuse, les devoirs se faisaient mieux et plus vite qu’autrefois.

Les trois petites filles faisaient de longues promenades dans les bois. Leurs joues pâles étaient devenues roses et fermes. Elles cueillaient des fleurs, composaient des herbiers, apprenaient la botanique, et ne perdaient pas leur temps, quoi qu’en pussent dire les habitants d’Harmony, qui ne comprenaient rien à ce mode d’éducation.

Au lieu d’apprendre par cœur, comme des perroquets, toutes sortes de choses qu’elles ne comprenaient pas la moitié du temps, elles apprenaient l’hygiène, l’économie domestique, la couture, la cuisine même, sans préjudice des arts d’agrément et des connaissances indispensables. C’est incroyable tout ce qu’elles apprenaient sans s’en douter.

Un jour du mois d’octobre, Frank et Jack cueillaient les pommes du verger, Jane, Merry et Molly se hâtaient de finir leur tâche pour aller les aider. Elles cousaient. Pendant qu’elles travaillaient, Mme Minot leur avait lu l’Histoire illustrée des Reines d’Angleterre, par miss Strickland. La leçon était terminée, mais les élèves en