vacances sont finies, et cependant vous ne retournerez pas en classe. L’avis du médecin est formel. Votre santé exige que jusqu’au moment où vous devrez entrer pour quatre ans à l’Université, votre éducation s’achève dans un tout autre système que celui d’autrefois. D’accord avec M. Acton, c’est à la maison, c’est ici même que vous travaillerez. M. Acton viendra vous donner des leçons, qui, pour vous être personnelles, n’en seront que meilleures, si vous mettez à en profiter le même zèle que vous apportiez à celles que vous receviez en commun. Grâce à Dieu, le docteur a eu le courage et le bon sens de me dire toute la vérité. Heureusement une hygiène toute nouvelle, le grand air, et de fréquents exercices pourront, à l’âge que vous avez, rétablir l’équilibre entre le physique et le moral dans vos organisations menacées d’anémie. Je le pressentais bien à voir vos mines pâlies, votre maigreur, Frank, et votre faiblesse, Jack, mais j’avais besoin de la mise en demeure du docteur. Me voici éclairée. Il n’y a plus à balancer. Mon parti est pris. »
Frank se soumit de bonne grâce.
« Pour moi, je suis bien content, s’écria Jack.
— Mais moi, demanda Jane. Que deviendrai-je avec tout cela ?
— Je vous ferai travailler moi-même, ma chérie. Mais vous ne serez pas seule et vous ne manquerez pas d’émulation, car Mme Grant et M. Bémis me confieront Merry et Molly.
— Ce sera charmant, dit Jane enchantée de ce projet, qui ne la séparait pas de ses amies.
— Vous verrez que je ne suis pas une maîtresse bien exigeante, continua Mme Minot.