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JACK ET JANE.

vapeur. Au dernier moment, Harry et Boo furent introuvables. On courut partout ; on les chercha de tous les côtés. On les croyait déjà perdus, noyés, que sais-je ! Molly ne savait plus où donner de la tête. Enfin on retrouva les fugitifs en train de pêcher. Ils avaient découvert un poulpe mort et ils l’amenaient en triomphe dans leur brouette.

« Oh ! nous avons eu bien de la peine à l’attraper, » dirent les deux coupables, qui n’avaient pas douze ans à eux deux.

Z’avais touzours eu envie d’une baleine, dit Boo en se redressant. Voyez, comme elle est belle !

— Que voulez-vous faire de cela, mes enfants ? leur demanda Mme Cox.

— Le mettre dans du papier et l’emporter pour zouer à la maison, répondit Harry. »

C’était une illusion qu’on leur enleva bientôt. On jeta le poulpe à la mer, au grand désespoir des bébés, et on les hissa sur le bateau sans s’inquiéter de leurs pleurs et de leurs grincements de dents.

Boo se calma le premier. Il tira de sa poche une demi-douzaine de crabes vivants, et tant de coquillages et de galets, que Frank comprit pourquoi il l’avait trouvé si lourd en le rapportant dans ses bras.

Ces charmants joujoux adoucirent les chagrins de Boo et de Harry. Ils jouèrent très sagement sur le pont du bateau, pendant que leurs frères et sœurs et leurs mères elles-mêmes, formaient le projet de se retrouver l’été suivant à Belle-Plage.

En attendant, Charley et Jack, Jane et Gertrude, se promettaient de s’écrire très souvent. Je ne sais si la promesse fut tenue, mais elle fut faite de bonne foi.