bruits de la fête arrivaient jusqu’à elles, et elles causèrent longtemps, la tête sur l’oreiller et les bras entrelacés. Petit à petit, leur conversation devint moins animée, et elles fermèrent enfin les yeux. Mais, au beau milieu de la nuit, Molly fut réveillée assez désagréablement par sa compagne de lit qui lui tirait les cheveux. Jane avait rêvé qu’elle se noyait, et elle s’accrochait, désespérée, aux longues nattes de Molly. Quels rires joyeux éclatèrent dans leur chambre à ce moment, et surtout le lendemain matin ! Leur gaieté était si franche, leurs rires si contagieux, que les enfants qui habitaient dans l’hôtel déclarèrent à l’unanimité que l’amie de Jane était charmante.
Cette dernière semaine de vacances fut une semaine de bonheur complet. Molly n’avait jamais de sa vie été si heureuse. C’étaient tous les jours de nouveaux plaisirs : des parties de pêches, des pique-nique, des charades en action, des danses, des visites d’adieu des baigneurs, qui avaient fini leur saison ; des cadeaux perpétuels, des projets pour les années suivantes, et des serments d’amitié échangés entre des personnes qui ne se connaissaient pas un mois auparavant, et qui, selon toute probabilité, ne se reverraient jamais et s’oublieraient bientôt.
Le jour du départ arriva trop tôt au gré de chacun. La famille Bacon partait d’un côté avec le jeune Hughes et sa mère. L’omnibus de l’hôtel était surchargé de bagages. Les roues du vélocipède apparaissaient dans un coin ; le jeu de crocket dans un autre, Walter, Hughes et Mary avaient la tête à la portière ; ils criaient des adieu et des au revoir à n’en plus finir. Ils allaient prendre le chemin de fer.
Nos amis et la famille Cox partaient par le bateau à