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UN JOUR DE FÊTE

— Ne me parlez plus de cela, décria Jack, car nous avons eu encore plus de torts que vous dans cette affaire. Pauvre Jane, me suis-je assez reproché de vous avoir causé tant d’angoisses !

— À vrai dire, vous n’étiez pas plus à votre aise que moi, fit Jane en riant.

— Je vous en réponds !… Je me sauve, maintenant. Qu’allez-vous faire ?

— Je vais finir ma boîte de coquillages pour Molly. C’est sa fête jeudi. Je n’ai que le temps de me dépêcher. »

Jack sourit, cligna des yeux et partit en courant comme s’il eût eu peur de laisser échapper un secret.

Jane travailla avec tant d’ardeur que le bateau à vapeur arriva au moment où elle mettait en place sa dernière coquille rose. Elle posa sa boîte au soleil sur le sable pour la faire sécher, et elle se pencha en dehors de son nid pour voir débarquer les passagers.

Il y en avait beaucoup à cause de la fête. Parents, enfants, jeunes gens et bébés, tout le monde était endimanché.

« Voilà un petit garçon qui ressemble à Boo comme deux gouttes d’eau, » se dit Jane en voyant sortir du bateau un enfant qui ressemblait en effet à Boo d’une manière frappante.

Le petit garçon tenait d’une main un seau de bois et une pelle ; de l’autre il s’accrochait après la jupe d’une jeune fille. Cette dernière tournait le dos à Jane. Par quel hasard ces grandes nattes brunes retenues par un ruban bleu, cette robe grise et cette ombrelle bleue étaient-elles si familières à Jane ?