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JACK ET JANE.

Merry et Molly !… Pensez donc, Jack, il y a cinq grandes semaines que je ne les ai vues. Somme toute, quoique je m’amuse beaucoup, je ne voudrais pas rester ici un jour de plus que nous ne devons y rester.

— C’est Molly qui serait contente si elle était ici aujourd’hui, » dit Jack d’un air bizarre.

C’était fête à Belle-Plage. On célébrait l’anniversaire de la fondation des bains. Il devait y avoir des régates, des courses et des jeux de toutes sortes dans la journée. Le soir, grand bal et illuminations. Il y aurait affluence de spectateurs, et tout le monde était en émoi, surtout les enfants.

Jane soupira en répondant, à Jack :

« Je donnerais je ne sais quoi pour que Molly fût ici. J’avais bien envie de demander à votre mère de l’inviter ; mais elle est si bonne pour moi que je n’ai pas voulu lui demander encore quelque chose. Elle me gâte tant qu’il me semble presque que je suis votre vraie sœur.

— Vous savez bien que vous êtes aussi réellement ma petite sœur que si nous avions eu le même père et la même mère, s’écria Jack en serrant le bras qu’il tenait sous le sien. Maman vous aime autant que nous, mais nous n’en sommes pas jaloux, allez !… Nous voilà arrivés à votre maison. Reposez-vous. »

Jack l’installa confortablement et se disposa à aller rejoindre son frère, qui se promenait non loin de là.

« Je vous laisse, lui dit-il ; mais ne sortez pas de votre bateau, car je ne saurais plus où vous retrouver.

— N’ayez crainte, répondit Jane, Je ne ferais pas un pas seule pour un empire. Ma désobéissance de l’autre jour m’a coûté trop cher. Il n’y a pas de danger que l’on m’y reprenne.