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JACK ET JANE.

— Vous n’avez pas de commissions à me donner, ma mignonne ? demanda Mme Minot.

— Oh ! si maman, s’écria Jane. Voudrez-vous me rapporter de la soie blanche pour ma couverture ?

— Et des rubans pour nouer nos paniers de coquillages, ajouta Mary en passant sa tête à l’un des bouts du bateau.

— Et des bananes fit Gertrude, en montrant sa tête de l’autre côté.

— Je n’oublierai rien de tout cela, soyez tranquilles, mes enfants, » leur répondit Mme Minot en s’éloignant.

Mais, au lieu de passer toute l’après-midi avec Jane, comme elles en avaient l’intention, Mary et Gertrude la quittèrent au bout d’une demi-heure. Une de leurs amies, qui partait le lendemain, vint les chercher pour faire une dernière promenade. Elles embrassèrent Jane, s’excusèrent de la laisser seule et partirent en riant.

Jane poussa un gros soupir en les voyant disparaître. Elle continua un instant son travail, puis s’en lassa et le mit de côté pour prendre son livre. Malheureusement elle en était au dernier chapitre et elle eut bientôt épuisé cette distraction.

« Que vais-je faire ? » se demanda-t-elle. Il n’y avait personne sur la plage, pas même un bébé avec sa nourrice. Tout semblait désert. Chacun était en partie de plaisir, chacun s’amusait, excepté Jane.

« Ah ! que c’est triste d’être toute seule ! » s’écria-t-elle.

Elle sortit lentement de sa maison et fit quelques pas