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JACK ET JANE.

forces. Je vous réponds qu’il s’acquittait consciencieusement de sa tâche.

Jane engraissait à vue d’œil ; ses joues reprenaient leurs couleurs et ses yeux leur animation d’autrefois. Elle écrivait tous les matins à sa mère de longues lettres pleines de vie et de gaieté. Elle entretenait aussi une correspondance suivie avec Merry et Molly. Gertrude et Mary, si gentilles qu’elles pussent être, ne lui faisaient pas oublier ses amies. Les nouvelles connaissances ne nuisaient pas aux anciennes.

Jane passait des heures entières dans sa maison. Cela avait l’avantage de la faire rester au grand air sans fatigue. Rien n’était plus agréable à habiter que ce bateau. On y avait fait une sorte de toit de feuillage pour abriter la petite fille contre les rayons du soleil. Elle y était au frais, même en plein midi. Là, elle pouvait lire, travailler, dessiner et regarder les vagues se briser sur le rivage, ou les baigneurs se promener sur la grève. Les bébés la connaissaient ; ils venaient se grouper autour d’elle pendant qu’elle leur racontait des histoires ou qu’elle leur chantait des chansons. Elle était rarement seule.

Les jours de pluie même avaient leur charme. On se réunissait dans la véranda ou dans le grand salon de l’hôtel, et on jouait à différents jeux. L’esprit de Jane faisait d’elle la petite reine des enfants. Chacun l’entourait, l’admirait, lui faisait fête, lui demandait ou lui offrait quelque chose.

Gertrude lui apprit à sécher des herbes marines pour en faire collection ; Mary lui montra à faire toutes sortes de jolis ouvrages en coquillages, et Charley lui enseigna le jeu des échecs.