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JACK ET JANE.

Jane avait fait et refait vingt fois son petit sac de voyage. Jack et Frank avaient apporté tant et tant de choses à Mme Peck qui faisait leur malle, que celle-ci finit par leur déclarer catégoriquement qu’elle ne prendrait plus rien.

« Aussi pourquoi mettez-vous tant d’inutilités, s’écria Jack. Nous n’avons pas besoin de tout cela. Prenez nos costumes de bains et quelques paires de bas, ce sera bien suffisant.

— Selon vous, répondit Mme Peck en riant, ce que je prends n’est que du superflu, et ce que vous m’apportez est de l’indispensable. Je suis bien aise de l’apprendre, car je ne m’en serais pas doutée. »

Jack tenait dans ses bras des lignes, des jeux de toute sorte et jusqu’à un petit pistolet.

« Pourquoi n’emportez-vous pas encore autre chose ? continua Mme Peck. Vous pourriez prendre par exemple votre presse à imprimer et votre brouette. Ce serait très commode pour voyager. »

Le pauvre Jack, tout déconfit, lia ensemble les objets auxquels il tenait le plus, et les mit avec le paquet de parapluies, selon le conseil de Jane.

Quant à Frank, il voulait à toute force que Mme Peck mît dans la malle deux énormes livres.

« Pourquoi prenez-vous vos dictionnaires avec vous ? lui demanda Jane. Vous savez bien que votre mère vous a défendu de travailler pendant les vacances. Elle trouve que vous n’avez déjà que trop travaillé pendant l’année scolaire, et qu’il faut vous reposer et reprendre des forces. Laissez donc vos dictionnaires à leur place.

— Ce ne sont pas des dictionnaires, répondit Frank.