que miss Bat était bien habile d’avoir changé mon petit diable en une gentille petite fille, et que je cherchais ce que je pourrais lui donner pour la récompenser ? Voilà que je découvre que c’est vous que je dois remercier ! C’est une bonne surprise, chérie. »
Molly devint toute rouge de plaisir. Elle aussi trouvait que c’était une bonne surprise de recevoir des compliments après tant d’échecs et si peu de succès.
Oh ! je vous en prie, donnez-lui ce que vous vouliez lui donner, s’écria-t-elle. Moi, je suis toute récompensée puisque vous êtes content. Je n’ai pas fait grand’chose, et je ne croyais même pas que vous vous en apercevriez.
— Vous avez fait de grands progrès, ma mignonne. Je suis très heureux de le constater. Quand la maison sera propre nous penserons à miss Bat puisque vous y tenez. Quant à vos emplettes, vous ferez tout ce que vous voudrez avec Mme Grant, et vous me ferez envoyer les notes.
— « Oh ! que vous êtes bon ! s’écria Molly. Ce sera charmant. Merry est toujours bien mise. Vous me trouverez bien plus à votre gré quand je serai vêtue convenablement.
— Mais il me semble que vous êtes très bien comme cela, répondit M. Bémis.
— Oh ! papa, j’ai traîné cette robe-là tout l’hiver ! Elle est affreuse et si usée ! Il y a plus d’un mois que je vous en ai demandé une autre. Vous m’avez répondu : J’y penserai, mais vous l’avez oublié, et j’ai été obligée de la raccommoder de tous les côtés, voyez ! »
Molly lui montra ses manches rapiécées et sa robe reprisée.