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JACK ET JANE.

— Est-ce que l’histoire n’est pas finie ? s’écria Jack en ouvrant de grands yeux.

— Oh ! mais non. Nous n’en sommes guère qu’à la moitié.

— Je comprends, dit Frank. Il reste encore la morale. Vous autres, tâchez de ne pas interrompre maman, pour que ce soit plus vite fini. »

Mme Minot continua :

« L’aîné des deux chevaliers, trop hardi, aimait beaucoup à conduire des dragons en guise de chevaux, au risque de se rompre le cou…

— Cela faillit même lui arriver un jour, dit Jack en riant. Puis il ajouta avec intérêt :

— Qu’est devenu le second petit chevalier ?

— Celui-là, dit Mme Minot, était plein des meilleures intentions ; il voulait devenir un vrai chevalier d’autrefois, mais il manquait de jugement, et cela lui jouait souvent de mauvais tours. Jamais il ne prenait le temps de réfléchir. Enfin, les deux frères furent rendus plus sages par l’expérience.

— Et la petite fille ? demanda Jack. Y a-t-il encore quelque chose pour elle ?

— Certainement, mais vous me laissez à peine le temps de parler. Lors donc que, grâce à l’ange Patience, Lucy fut devenue douce et gaie, elle fit, sans s’en douter, toutes sortes de miracles autour d’elle. Elle savait consoler ses amis quand ils lui racontaient leurs petites misères ; elle était toujours prête à s’oublier pour les autres ; la châtelaine se prit à la regarder comme sa fille, et ses fils sentirent instinctivement qu’il leur était bon d’avoir une gentille petite sœur à aimer et à pro-