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JACK ET JANE.

tourmentait pour des dettes qu’il avait contractées avant d’être de notre club. Il ne savait comment se tirer de là. Je lui promis de l’aider, car je craignais qu’il ne fît quelque sottise dans son désespoir. Il était joliment content en me quittant, allez ! Mais je l’ai été autant que lui quand j’ai eu mes trois dollars dans ma poche. »

Jack se frotta les mains en souriant.

« Vous auriez dû aller trouver Jerry ailleurs qu’au café, lui dit son frère.

— J’aurais bien voulu, mais Jerry partait le soir. Je l’ai cherché pendant la récréation et je l’ai vu entrer dans la boutique. Je lui ai couru après. Il m’a entraîné au café pour ne pas parler devant ceux qui étaient là. Que pouvais-je faire ? Je l’ai suivi. Vous me croirez si vous voulez, mais je n’ai jamais été aussi heureux que quand il m’a promis de ne plus ennuyer Bob. Maintenant je suis sûr que Bob ne fera plus de bêtises, rien que par reconnaissance, et cela vaut bien trois dollars.

— Pourquoi ne pas vous adresser à moi ? lui dit Frank.

— Pour que vous vous moquiez de moi ?… Pas de danger.

Ou à moi, dit Mme Minot. Cela vous aurait épargné bien des ennuis.

— J’y ai bien pensé, mais Bob ne voulait pas le dire aux grandes personnes, de peur d’être grondé, et je n’ai pas osé vous en parler… Comme il a été gentil l’autre jour, Bob ! Il voulait me donner son couteau en échange, mais je n’ai pas voulu l’accepter. J’aime bien mieux ceci, dit Jack en mettant la lettre dans sa poche.

— Maintenant que tout cela est éclairci, dit Frank, on