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JANE ÉCLAIRCIT LE MYSTÈRE.

— Ce ne sera pas bien long, dit Jack embarrassé. Nous avions promis de venir en aide à Bob. J’ai fait ce que j’ai pu pour tenir ma promesse à Édouard, voilà tout.

— Je n’ai jamais vu quelqu’un comme vous ! s’écria Frank. Mère, vous rappelez-vous ce qu’il a fait l’année dernière quand vous lui aviez défendu d’aller au bateau sans vous ? Nous étions allés à un pique-nique ensemble. Il arriva un accident au cheval. Il fallut revenir en bateau. Jamais Jack ne voulut en entendre parler, quoique M. Burton fût là pour veiller sur nous. Il fit 10 kilomètres à pied, plutôt que de manquer à sa parole. J’appelle cela de l’exagération. »

Frank semblait croire qu’il fallait de la modération même dans la vertu.

« Pas du tout, dit sa mère, c’est un très bel exemple qu’il vous donnait là. Il m’obéit sans se fier à son jugement et sans voir la raison des ordres qu’il reçoit. C’est pour lui comme pour moi une grande sécurité. »

Mme Minot embrassa tendrement son fils.

« C’est un vrai Régulus, dit Jane d’un ton d’admiration.

— La fidélité dans les petites choses prépare à l’héroïsme dans les grandes, dit Mme Minot. On ne peut être trop scrupuleux en matière d’honneur.

— Vous avez raison, mère, dit Frank.

— Continuez, Jack, je vous en prie, dit Jane après quelques minutes de silence. Tout cela est très beau, mais je voudrais savoir la suite de votre histoire.

— Voyons un peu. Eh bien, Bob avait l’air tout triste quand je l’ai vu dimanche. En sortant de l’église, je lui ai demandé ce qu’il avait. Il m’a avoué que Jerry le