Page:Alcott - Jack et Jane.djvu/215

Cette page a été validée par deux contributeurs.
177
LE SECRET DE JACK.

par Merry et Molly, elle était on ne peut plus intriguée. Frank avait refusé de lui donner aucun détail. Elle confia ses peines à la chatte blanche Boule-de-Neige et termina ses confidences en lui disant :

« Eh bien, ce que je vois de plus clair là-dedans, c’est que quand même tout le monde tomberait sur Jack, moi je ne lui dirai rien qui puisse lui faire du chagrin. Au contraire, je l’aiderai tant que je pourrai. C’est si laid de sermonner les autres !… D’ailleurs, je suis bien sûre que ce secret sera bientôt découvert et qu’on verra que Jack n’est pas coupable !…

Boule-de-Neige parut partager complètement cette manière de voir ; elle fit ronron et alla se coucher sur les pantoufles de sa maîtresse pour les réchauffer. Suivant Jane, c’était là une grande preuve d’affection.

Quand Jack vint voir sa petite amie, il avait les yeux rouges. On voyait combien il avait eu de peine à refuser la vérité à sa mère. Cependant Mme Minot avait confiance en lui malgré tout, et c’était si doux ! Le pauvre garçon avait le cœur plein ; il lui en coûtait de tenir sa parole.

Jane ne lui fit aucune question ; elle affecta d’avoir très envie de faire une partie de dames ; mais quoique ses lèvres fussent muettes, ses yeux disaient clairement à son ami :

« Je ne crois rien de ce qu’on peut dire contre vous. Vous êtes innocent. »

Et Jack lui en fut très reconnaissant.