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LE SECRET DE JACK.

de mettre ma menace à exécution. Cela m’est d’autant plus pénible que le coupable est un enfant en qui j’avais toute confiance. »

M. Acton s’arrêta. Il semblait avoir de la peine à continuer. Les élèves se regardaient mutuellement avec des yeux interrogateurs. Leur maître les punissait si rarement que lorsqu’il le faisait, ce n’en était que plus imposant. Quelques regards anxieux s’arrêtèrent sur Joë qui était très rouge et taillait son crayon sans oser lever les yeux.

« Ce doit être Joë, dit Gustave à Frank. Il l’a bien mérité.

— Que celui d’entre vous qui a enfreint la règle vendredi vienne ici, » dit M. Acton d’un air grave.

Le tonnerre serait tombé au milieu de la classe, que les élèves n’eussent pas été plus stupéfiés. Ce fut Jack Minot qui se leva et alla lentement vers l’estrade ; mais en passant il jeta sur Joë un regard d’indignation et de colère.

« Jack, lui dit son maître, éclaircissons cela le plus vite possible. Cette affaire est aussi désagréable pour moi que pour vous, mais je suis persuadé qu’il y a quelque erreur là-dessous. On m’a dit que vous étiez entré vendredi dans la boutique défendue. Disculpez-vous.

— C’est vrai, monsieur, répondit Jack en regardant son maître bien en face comme pour lui prouver qu’il ne craignait pas de dire la vérité, tant que cela ne concernait que lui.

— Y étiez-vous pour faire des emplettes ?

— Non, monsieur.

— Pour y rencontrer quelqu’un ?