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JACK ET JANE

un coup de pied très accentué sur la neige glacée pour donner plus de force à sa menace.

Jack ne put s’empêcher de sourire.

L’intrépide Jane avait vaincu sa résistance ; ils retournèrent ensemble à l’endroit où les trois glissades se réunissaient. Une fois là, cependant, un dernier accès de prudence revint à Jack.

« Décidément, laquelle de ces glissades voulez-vous prendre ? demanda-t-il à Jane en jetant un de ces regards d’avertissement avec lesquels il avait plus d’une fois arrêté sa volontaire petite amie sans qu’elle s’en doutât.

— Celle-ci, celle que j’ai dit. »

Et sa petite main désigna sans hésitation le chemin périlleux dont elle avait parlé.

« Vous le voulez absolument ?

— Oui.

— Alors venez, mais tenez-vous bien. Ce n’est pas une petite affaire.

— Bah ! » fit la petite enragée.

Jack, devenu sérieux, ne souriait plus ; il attendait, sans dire un mot, que Jane fût bien installée dans le traîneau, après quoi il prit sa place par devant, et ils s’engagèrent sur cette pente rapide.

« Je ne vois rien de bien effrayant dans cette descente, dit Jane quand ils furent arrivés au bas. Recommençons. Cet impertinent Joë nous regarde ! et je tiens à lui montrer que nous n’avons peur de rien.

— C’est une vraie dégringolade ; si c’est cela que vous vouliez, vous êtes servie à souhait, dit Jack au moment de remonter dans le traîneau.

— Certainement ! vous autres garçons, vous vous ima-