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JACK ET JANE.

genoux. Son habit bleu et son chapeau le rendaient reconnaissable. C’était le grand Washington qui travaillait au salut de sa patrie, malgré des privations, des revers et des fatigues qui eussent abattu tout autre que lui.

« Valley-Forge, » dit quelqu’un à demi-voix.

C’était d’un effet saisissant ; personne ne pouvait parler, la scène semblait presque réelle, et, lorsqu’un enfant rompit le silence en demandant plaintivement :

« Oh ! maman ? ont-ils vraiment autant souffert ? » chacun applaudit comme pour encourager les braves soldats et leur dire que la victoire était proche.

Quand le rideau se releva, la scène avait changé. La victoire était venue. Un arc de triomphe portait cette inscription : « Le défenseur des mères sera aussi celui de leurs filles. » Le héros et ses compagnons s’avançaient à pas lents. Une bande de jeunes filles vêtues de blanc venaient à leur rencontre en leur jetant des fleurs, et en chantant le chant d’autrefois :

« Sois le bienvenu sur ce sol reconnaissant. Sois le bienvenu, chef puissant. Aucun ennemi ne peut maintenant te donner le coup fatal. Les belles vierges et les graves matrones, celles que ton bras vengeur a sauvées, ont élevé en ton honneur cet arc de triomphe. Oh ! jonchons de fleurs son chemin. Jonchons de fleurs le chemin de notre héros. »

C’était Washington à Trenton.

Le dernier tableau patriotique était la famille Washington, d’après la fameuse gravure. Le héros, n’ayant pas eu le temps de changer de costume, était en uniforme ; Annette faisait à merveille le rôle de sa femme