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LE CLUB DRAMATIQUE.

Juliette et moi nous sommes hors de question. Tirez, vous autres, et que ce soit fini ! »

Molly tendit à Jane un grand morceau de papier qu’elle déchira en autant de morceaux qu’il y avait de concurrentes.

Le sort était évidemment pour Merry, car ce fut elle qui fut encore nommée. Cette fois il n’y eut plus de murmures.

« Allez vite vous habiller, dit Jane ; quand vous serez prêtes, nous verrons comment il faudra vous placer, et puis nous appellerons ces messieurs. »

Les petites filles passèrent dans la chambre à coucher. Elles étaient mécontentes et leur mécontentement se trahit par des paroles aigres-douces, des regards envieux et des actions désobligeantes.

« Me donnerez-vous la robe blanche et la plume ? demanda Merry qui était en admiration devant ces deux objets quelque peu fanés.

— Mettez vos propres affaires, répondit Susy. Je ne vois pas pourquoi vous auriez tout et les autres rien.

— Et moi, ajouta Annette qui était vexée que son amie Mabel n’eût pas été élue, je crois que je ferai mieux de garder ma plume pour moi. Je n’ai rien autre de joli, et d’ailleurs Emma ne serait pas contente si je la prêtais.

— Tout bien considéré, je ne joue pas, déclara Mabel d’un ton maussade,

— C’est de l’égoïsme et de la jalousie ! s’écria Molly indignée. Vous devriez avoir honte de vouloir tout garder pour vous, et de vous retirer du jeu rien que parce que vous ne pouvez pas avoir toutes le plus joli rôle. »

Molly s’approcha de Merry, qui regardait d’un œil