personne n’a veillé sur lui, et il a fait des sottises comme nous en aurions sans doute fait nous-mêmes dans sa triste situation. Je suis persuadé qu’il changerait si nous lui permettions d’être des nôtres. Voyons, donnez-lui cette chance de se réchapper. »
Édouard jeta un regard de supplication sur Gustave et Frank. Il savait que, si ces deux-là voulaient le soutenir, sa cause serait gagnée. Mais Gustave hocha la tête, et Frank répondit seulement :
« Édouard oublie que notre règle nous interdit d’être plus de huit. Nous sommes au complet.
— Je suis trop occupé pour venir à toutes les réunions, dit Édouard ; je donnerai ma démission, et Bob prendra ma place. »
Il fut interrompu par des protestations énergiques.
« Non, non ! Nous ne voulons pas de cela. Nous n’acceptons pas votre démission ! a crièrent ses amis tous à la fois.
Joë, qui ne savait jamais être agréable tout à fait, s’écria :
« Vous nous préparez là une mauvaise opération ; l’échange d’un cheval borgne contre un aveugle ne peut tenter personne.
— Grand merci, dit Édouard ; le fond de votre avis est flatteur, mais la forme ne l’est guère. »
Jack demanda la parole :
« Je suis le plus jeune et je ne vous manquerai pas : que Bob prenne ma place ! » s’écria-t-il.
Il voulait soutenir édouard à tout prix.
« Cela pourrait sans doute aller comme cela, murmura Frank d’un air indécis, cependant… »