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LEON-BATTISTA ALBERTI.

adressée à Laurent de Medici, que Leon-Battista avait projeté de dédier l’œuvre de sa vie au petit-fils ]du père de la patrie. Le condisciple du Magnifique le prie d’agréer le livre d’Alberti, que lui résente son frère Bernard, homme prudent et adonné aux lettres. L’élève d’Andronic de Thessalonie, d’Argyropyle et de Ficin, le maître de Léon X, un des plus beaux génies du XVe siècle, se trouve indigne de louer convenablement un si parfait ouvrage et un si excellent personnage, auquel, dit-il, nulles lettres, nulle discipline, si profondes qu’elles fussent, ne demeurèrent cachées ; et il ajoute : « Or, je pense de lui, comme Salluste des Carthaginois, qu’il vaut mieux m’en taire que d’en dire trop peu. Donc, ô Laurent de Medici, soit que tu places ce livre au meilleur lieu de ta bibliothèque, soit que tu le lises toi-même diligemment, soit que tu le prêtes à lire au public, cherche à le mettre en lumière ; car il est digne de prendre son vol parmi les dits des hommes doctes, et c’est sur toi seul que repose aujourd’hui le protectorat des lettres, déserté par les autres. »

Notre Alberti, d’ailleurs, n’était pas inconnu au jeune Laurent de Medici. Christophe Landini, dans ses Quœstiones Camaldulenses dédiées au savant duc d’Urbin Frédéric, a recueilli les discours qu’il