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LEON-BATTISTA ALBERTI.

tions de sa race, sut, comme tant de ses concitoyens, unir aux spéculations intellectuelles cet esprit d’entreprises commerciales qui fit la gloire des républiques italiennes, et surtout de Florence, où les fortunes étaient telles, que, pendant les vingt-trois premières années du XVe siècle, soixante et douze familles purent être taxées à la somme de cinq millions de florins d’or, et que les Medici, en l’espace de trente-sept ans, firent à eux seuls pour 663,755 florins d’aumônes.

Au début de son livre sur les avantages et les inconvénients des lettres, qu’il dédie à l’un de ses frères, Leon-Battista s’exprime ainsi : « Lorenzo Albert ! notre père, homme qui fut en son temps, comme il t’en souvient, ô Carlo, de beaucoup le premier des nôtres en toute chose, et surtout dans l’art d’élever sa famille, voulait, coutumièrement, que nous vécussions dans une discipline telle que nous ne fussions jamais oisifs. » Carlo, comme son père, se livra aux affaires et cultiva les lettres. Il en fut sans doute de même de son frère Bernardo. Leon-Battista se consacra tout entier et exclusivement à l’étude.

Alberti fut un encyclopédiste, par tempérament comme aussi par éducation. Le goût des études encyclopédiques est caractéristique du moyen âge,