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LES FÉDÉRÉS

Marceau. Là, au couvent des Cordeliers, les Marseillais seraient plus près du château. On se préparait pour le lendemain 5 août qui était un dimanche. Les deux faubourgs avaient promis leur concours. Le rendez-vous était à 9 heures du matin à la Bastille. Mais Petion, une fois encore, veillait. Il invita les sections à attendre que l’Assemblée ait eu le temps de faire une réponse à la pétition pour la déchéance que Petion lui avait présentée, le 3 août, au nom du peuple de Paris. Les sections se rendirent à cette raison et les Fédérés, ne voulant pas agir seuls, attendirent l’expiration du délai fixé par les sections au jeudi 9 août.

Petion continua les jours suivants sa campagne pour l’ajourmement de l’insurrection. Le 7 août, pour la première fois de sa vie, il se rendit chez Robespierre à la maison Duplay pour l’inviter à prècher le calme aux Jacobins. Il fit des démarches analogues auprès de Chabot et de Léonard Bourdon. Les Montagnards s’inquiétèrent. Le 8 août, Choudieu proposa au club de la Réunion d’envoyer à Petion une délégation pour lui demander quelle serait sa conduite si Le château était attaque. Il répondit qu’il repousserait la force par la force.

Les Fédérés furent le levain qui fit lever la pâte révolutionnaire, mais les sections jouèrent le rôle capital. Sans elles il y aurait eu peut-être une émeute. Avec elles l’émeute devint Révolution.