e 10 août fut une insurrection bien faite. Les émeutiers eurent un centre qui dirigea leurs mouvements
et les conduisit au succès. Ce centre ne fut pas,
comme on pourrait le croire, le directoire secret des
Fédérés. Après ses trois tentatives manquées des 26 juillet,
30 juillet et 5 août, le directoire semble s’effacer. Les
Fédérés joueront encore un rôle important, mais ils ne
dirigeront plus. La direction passe aux sections dans
lesquelles, d’ailleurs, les Fédérés se sont incorporés. Ceux-ci contribuent déjà avec les gardes nationaux parisiens à
la garde du château et de l’Assemblée. Les Brestois
marchent ainsi avec la section du faubourg Saint-Marceau
qui s’appellera bientôt, pour rappeler leur glorieux souvenir, la section du Finistère. Les Marseillais marchent
avec la section du Théâtre-Français sur laquelle ils sont
casernés, et ainsi des autres. Les Fédérés n’ont plus une
existence indépendante. Ils sont confondus avec la masse
de la Commune, c’est-à-dire de la population de Paris. Ils
en partagent les sentiments, les fièvres et les colères.
On pourrait supposer que le rôle de direction, abandonné
par le directoire secret des Fédérés, passe à la
section du Théâtre-Français. Les Cordeliers et Danton