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3B8 LA FRANCE ET ROME DE 1700 A 1715

qu’on ait le droit de renvoyer à Rome et le livre des Réflexions morales et le différend des trois évèques avec Noailles ; car les deux procès, tout en paraissant distincts, sont liés étroitement. En fait, il répudie par avance une constitution qui, suivant le mot d’un autre prélat très modéré, M. de Langres *, « achèvera de déshonorer Téglise et dont on aura plus de peine à se servir, quand on l’aura reçue, qu’il n’y en avait à trouver les moyens convenables pour terminer cette affaire en France, suivant nos règles et nos usages^». Il est constant que labuUe était demandée dans des conditions anormales, qui devaient déconcerter les gallicans, transporter d’aise les ultramontains et gêner notre ambassadeur. Cette situation forme la trame du PhilotanuSy le moins fastidieux des innombrables poèmes suscités par la constitution.

Le P. Philotanus, peint à la ressemblance de la compagnie de Jésus,

Arrive à Rome, et chez les cardinaux Sème en entrant auantité de jaunaus. Persuadé que la plus i>elle entrée Se fait toujours par la porte dorée *.

11 comparaît devant le trône du Souverain Pontife et commence sa harangue en ces termes :

Archi -Saint-Père, un livre sacrilège, Depuis longtemps en France répandu, Mériterait d’être enfin défendu Par une bulle ; et notre compagnie Eçt pour jamais à Rome trop unie

1. François-Louis de Clcrmont-Tonnerre, évoque de Langres (1695-Mtk), avait été auoaravant aumônier du roi et vicaire général de son oncle, M. de Noyon. Il fut appelé à Té vèché- pairie de Langres « pnr symétrie, — nous dit madame de Maintcnon, — afin qu’on rit trois pairs dans la famille ». ^Saint-Simon, éd. de Boislisle, II, 366.)

5, Lettre de l’évoque de Langres au cardinal de Noailles, 12 avril 171 i. (Collection Adrien Le Paigc, recueil 1713-1715.)

3. Poésies sur la conslUulion, I, 39.



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