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LOUIS XIV DEMANDE UNE BULLE 387

€ comme à Rome ils ne voudront pas paraître examiner un livre qu’on doit avoir déjà examiné pour le

  1. décret, il ne s’agira là que de donner une nouvelle

« forme à la condamnation, et cela ira vite, tant par c cette raison que pour ne pas donner au prélat le c temps de se reconnaître. Il aurait dû faire agir les € gens du roi et empêcher qu’on ne portât à Rome € immédiatement les causes que les évoques de France t doivent juger en première instance. On clabaude

< pour les règles et contre les abus, et on agit contre € ses propres principes. Je me porterais par moif même à ne rien faire et à attendre en paix tout ce « qu’on voudra faire, parce que cela ne servira qu’à

< donner plus de poids à la condamnation en faisant

  1. dire qu’on a été écouté, qu’on li’a rien eu de bon

« à dire, que le jugement a été contradictoire. Enfin, € je doute fort qu’on reçoive aucune justification. On « dira : — « Qu’il se retire d’un pays hérétique, qu’il € signe le formulaire, et puis on verra. C’est un homme <( noté, un fugitif, un homme qui a une sentence € sur le corps, qui est contumace, qui ne s’est point « purgé. Un tel homme ne doit pas être écouté. » — « La partie est trop forte, le meilleur parti serait de « porter en silence l’humiliation et d’attendre le jugement de Dieu qui réformera ceux des hommes *. »

C’est bien là une lettre écrite à la hâte, sous le coup des nouvelles d’Italie. On le sent de reste à la précipitation et à la négligence du style, à ces répétitions de mots qui sont rares sousla plume de Quesnel, même dans ses billets les plus rapides et les plus informes.

L’évêque de Boulogne porte un arrêt non moins sévère et plus désintéressé. Il dénie, en principe,

1. Correspoadance inédite de Quesnel. Archives d’Araersfoort.