iîl LA FRANCE ET ROME DE 1700 A 1715
Quesnel * ? » Alors, pour détourner l’orage ou du moins en amortir les coups, il fait contre fortune l*oa cœur ; il atteste le ciel que d’avance il se soumet très respectueusement aux décisions papales. Les jansénistes le voient avec douleur prendre celte attitude humiliée. Ils se communiquent les uns aux autres la défaillance nouvelle du prélat, sur lequel ilâ avaient tant fondé d’espoir et qui leur cause de telles amertumes *.
Aussi bien, il importe de retracer sous quelle forme, en quelles conditions, par quels intermédiaires s’est produite, h Rome, la demande officielle de la constitution. Voici la version de Philopald, selon qu’elle résulte de deux dépêches au cardinal de Noailles : « Hier au soir, — 11 décembre, — monseigneur le cardinal de la Trémoille reçut les ordres
- de la cour. Il m’a fait l’honneur de médire ce matin
< qu’il venait de prendre quelques mesures pourtra-
< vailler à cette affaire. Je crois qu’il y trouvera plus œ de difficultés qu’on ne l’imagine à Paris, et que le <* pape aura bien de la peine à se résoudre à accorder « cette constitution, si on ne lui donne auparavant de f bonnes assurances louchant la réception qu’on en « fera. Ce qui s’est passé à l’égard de la constitution i Vineam^ nonobstant ce qu’il assure que lui avait « promis M. le cardinal de Janson qu’elle serait absout lument reçue comme l’avaient été celles d’Innocent X et d’Alexandre VII, l’a bien dégoûté de ces t sortes de constitutions 3. » Une semaine s’écoule,
1. Aff. étr. Rome, 487. Lettre du P. Roslet, 24 octobre 1711.
2. Correspondance inédite de l’abbé d’Etemare (archives d*Amersfourt), lettre du 4novembre Hll, à Ruffln : « Le roi a écrit à Rome ponr demander une constitution contre le Nouveau Testament du V. Quesnel, et M. le cardinal a dit au roi et à M. le Dauphin qu’il la recevrait. »
3. Aff. étr. Rome, supplément XI ; Philopald au cardinal de NoailleSj 12 décembre 1711. — Le P. Roslet écrit pareillement de Rome,
