Page:Albanès,Les mystères du collège,1845.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
37
DU COLLÈGE.

place au beau milieu de la classe et crie : Messieurs, silence ! ou toute la classe sera en retenue ; mais l’hilarité est à son comble.

Et grand Dieu, pouvait-il en être autrement ! Le malheureux lézard, craignant l’asphyxie dans la poche du pion, véritable cul-de-sac pour lui, se fait jour au travers un mouchoir et une tabatière, et prêt à s’élancer, passe la tête à l’orifice de la poche susdite.

Collégiens qui n’avez pas vu la scène, figurez-vous une classe tout entière riant aux larmes et la figure hébétée de celui qui, sans s’en douter le moins du monde, était le motif de cette joie, et vous aurez une idée de ce que nous venons de vous raconter, histoire qui, comme bien vous le pensez, eut une fin tragique, la mort du lézard Théonis, qui était, ma foi, fort beau… si nous en jugeons par l’animal empaillé que nous avons sous les yeux.

Au même instant nous apercevons un maître passé en espiègleries, qui sort de sa bouche une boulette de papier qu’il divise en deux parties, qu’il rejoint en leur donnant une forme plate.

La boulette, lancée avec vigueur par sa main, va se coller au plafond ; et aussitôt on voit se balançant au beau milieu de la classe un énorme bout de fil, à l’extrémité duquel est attaché un joli petit bonhomme découpé en papier, et auquel l’air agité fait faire toutes sortes d’évolutions… Malheureusement, et comme par une fatalité, il va presque toujours