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DU COLLÈGE.

l’avoir, cette faiblesse. La perruque que vous voyez là, je veux l’ôter et la mettre sans me cacher de vous. Et quand je vous aurai dit que je perdis mes beaux cheveux dans une maladie que je fis à la suite d’un acte de dévouement, je n’aurai plus, j’en suis certain, à redouter ni vos malices, ni vos espiègleries. »

Tout le dortoir, comme une seule voix qui s’élève, s’écria : « Non, non, jamais ! »

Ainsi finit l’histoire de cette perruque dont il est sorti deux bonnes choses, savoir : de la philosophie de la part du maître d’études (celui-là est réhabilité, on ne l’appelle plus pion), une naïve générosité de la part de jeunes espiègles qui un jour… porteront perruque aussi.

La croyance tient quelquefois lieu de la réalité. Un pion avait l’habitude de se couvrir dans les nuits d’hiver d’un excellent édredon du Nord. Dieu qu’il était heureux, quand tapi sous ce meuble précieux, et s’écoutant vivre, il ressentait cette bienfaisante chaleur qui doublait sa vie.

« Là, parmi les douceurs d’un tranquille silence, »
Il dort, sur le duvet, en pleine confiance.

Oui, en pleine confiance… dans un dortoir peuplé de collégiens !

Chacun parlait de l’édredon, chacun disait : « Tiens, est-il heureux de s’étendre à son aise là-dessous, tandis que nous, nous sommes obligés de nous coucher, ce qu’on appelle en