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LE TRAVAIL DU STYLE

dictant un chapitre, ce qui arrivemit au chapit7’e suivant » (f. 78).

Une pareille méthode devait fatalement engendrer des ouvrages indigestes.

« Quand j’écrivais ceci, j’ignorais ce que contiendrait le chapitre suivant » (f. 77).

Singulière façon de faire un livre !

« Par amour pour la clarté et le ton intelligible de la conversation, qui d’ailleurs peint si bien, suit de si près la nuance de sentiment du moment, j’ai été conduit à un style qui est à peu près le contraire du style un peu enflé du roman acluel. »

Non, son style n’est pas le contraire du style enflé : il est le contraire du bon style, du vrai style.

Ne pouvant avoir à notre disposition la nouvelle Chartreuse de Parme retouchée et interfoliée par Stendhal, que l’ancien Directeur de la Revue Blanche se proposait, dit-on, de publier, nous avons prié M. Pierre Brun de vouloir bien nous donner une appréciation de ce genre de retouches et quelques exemples à l’appui. M. Pierre Brun a accueilli notre demande avec une exquise amabilité.

Il résulte de cette enquête, d’après M. Pierre Brun, que Stendhal, « n’était guère capable de corriger son style. Cet esprit prime-sautier eût été dégoûté de cette besogne de regralleur de syllabes, et la refonte ne lui est ni familière ni aisée… Ce qui manque à ces corrections, c’est le caractère. »

En voici quelques exemples inédits, que nous envoie M. Pierre Brun :