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recèlent des motifs délicieux, faits pour le ravissement d’un peintre : sous-bois vaporeux, loin tains diaphanes, pelouses d’un vert doux, eaux calmes, arbres légers, dignes des fresques élyséennes de Puvis de Chavannes.

Winifred promène son cher mari autour des parterres, rafraîchis par la pluie des arrosoirs, et d’où s’élèvent encore des odeurs de roses tardives. Arrêtée devant un buisson de dahlias, elle dépeint les fleurs à l’aveugle, qui les voit par ses yeux et sourit avec béatitude.

Ah ! celle-là est une vraie « rayonnante ». Et elle irradie la douce lueur de la bonté dans l’orbe où elle gravite.

Je m’éloigne d’eux pour gagner le devant de la maison. Voici l’heure pourpre, l’heure royale. Je l’attends, chaque fin d’après-midi.

C’est le moment où la majestueuse avenue, qui s’allonge à perte de vue vers le couchant, présente un effet grandiose. Le sol, les feuillages s’embrasent, baignés d’un fluide rouge. Les arbres ressemblent à des lampadaires de bronze. Les ors, les carmins, les tons cuivrés flamboient dans une effervescence d’incendie. À l’horizon, le ciel ouvre, entre des pylones resplendissants, ses immensités glorieuses où s’érigent des palais, des