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thie et de regrets. Devant l’émotion du jeune fils, j’ai compris qu’héritière de la pensée du grand mort, j’étais investie d’une véritable maternité morale.

Les soins et les démarches nécessaires à cette publication m’avaient absorbée corps et âme. A peine me suis-je préoccupée de l’édition de mon propre livre : l’histoire d’Alban de Kerbestous, suspendue jusqu’à cet été par la guerre.

Complètement épuisée par ces fatigues multiples, j’ai dû aller restaurer mon organisme délabré à la Bourboule. De là, sur l’invitation de Christiane, je suis venue me reposer dans la propriété qu’elle vient d’acheter en Touraine. J’ai accepté l’offre obligeante avec d’autant plus de plaisir que je savais retrouver là Winifred et son cher Hérisson.

Christiane a confié au ménage la surveillance du domaine. La résignation stoïque de l’aveugle, le dévouement inlassable de son admirable guide, ont été pour Mme Fougerays une leçon profitable. Elle a vaincu ses dégoûts égoïstes et apprend la générosité vraie en se rapprochant de la souffrance. De cet effort, elle a retiré des bénéfices personnels : elle connaît enfin le bonheur d’avoir un but et d’agir utilement.