— Accoste ! dit-il tout bas à Adrien. Je vous quitterai ici.
Saisissant son ami aux épaules, il lui donna une accolade fraternelle. Puis il prit la main d’Estelle, mais il se trouva incapable d’articuler une parole.
— Embrasse-la, va ! je t’y autorise ! murmura Gerfaux compatissant.
Très doucement, avec un respect craintif, Renaud effleura les joues froides et blêmies de la jeune fille.
— Dans quelques semaines… à toujours ! bégaya-t-il d’une voix étranglée.
Il lui pressa étroitement les doigts entre les siens. Et d’un bond, s’échappa de la barque :
— À bientôt !
L’agile silhouette se perdit dans l’ombre des taillis. Alors Estelle crut tomber dans le néant. Tout lui parut vide et morne. Adrien, heureusement, rappelait déjà l’espérance :
— Le mois de juillet nous le ramènera vite !
VI
La première lettre, adressée à Gerfaux, contenait une petite enveloppe, portant le nom d’Es-