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cation. Mlle Caroline, exubérante, applaudissait avec fougue.

— Bravo ! bravo ! Je retiens un fauteuil. Enrôlez-moi dans la claque.

Et se levant, elle tendit avec grâce la main au poète.

— Enchantée du hasard, monsieur ! Le chantre de Mélusine doit devenir une de nos gloires ! Ne protestez pas ! Vous êtes en état de grâce pour perpétrer un chef-d’œuvre !

Malicieuse, elle cligna de l’œil vers Mlle Gerfaux. Estelle eut un petit froid au cœur. Quoi ! le cher mystère était déjà éventé ! Elle dut se dominer et reconduisit sa visiteuse à travers le jardin. La petite personne lui empoigna familièrement le bras.

— Mes compliments ! susurra-t-elle avec un petit rire pointu ; il est fort bien, votre Renaud !

Estelle jeta un regard épeuré derrière elle.

— Je vous en prie, Caroline, n’allez pas si vite dans vos suppositions !

— Ta ta ta ! Vous ne m’en ferez pas accroire ! Je brodais un mouchoir pour la première amie qui se marierait. Il sera pour vous !

Touchée de l’intention gentille, Mlle Gerfaux répéta :

— Je vous en supplie… Ne croyez pas…

— Cachottière ! J’ai deviné vos sentiments mu-