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faux une sensation d’éloignement cruel, d’entraînement inéluctable. Qui lui eût dit, quelques jours auparavant, qu’elle referait ce chemin à regret ?

Mais, après tout, trois semaines seulement les séparaient de la Pentecôte !…

La même pensée consolatrice berçait la mélancolie d’Adrien. Ils finirent par l’entendre distinctement comme un refrain prometteur, dans le tintamarre du roulement… Renaud… Pentecôte… Pentecôte… Renaud… Gerfaux se surprit à fredonner ces mots cabalistiques, et s’en égaya.

Et alors l’un et l’autre se sentirent disposés à de nouveaux bonheurs…

À la gare de Poitiers, où ils arrivaient à la fin de l’après-midi, M. et Mme Busset, froids, sévères et gourmés, attendaient leur passage, et leur remirent quelques paquets, réclamés par Estelle.

— Alors, vous vous installez chez M. Marcenat ? fit l’oncle, plus bilieux que jamais… Vous préférez l’hospitalité étrangère à celle de votre famille ?…

— Vous êtes assez grands pour voler de vos propres ailes ! opina Mme Busset, d’un air figue et raisin. C’est égal ! Une jeune fille ne peut montrer trop de circonspection ! Je ne sais ce qu’on en pensera, mais…

Cet « on » occulte et fatidique, représentant tous