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de nos autres passions, c’est celui qui est caché au fond du cœur et que nous ignorons nous-mêmes. »

Le mot lumineux ne cessait plus de rayonner ! Il éclatait à chaque ligne de ces versets de l’Imitation, appropriés à un sens profane en restant sublimes : « L’amour aspire à s’élever… Celui qui aime court, vole, il est dans la joie… L’amour ne regarde pas aux dons, mais il s’élève au-dessus de tous les dons jusqu’à celui qui donne. »

« Ainsi en est-il de moi qui ai tant reçu, » ajoutait Estelle. Et à la suite, elle avait transcrit ce beau vers de Musset :

      Vivre à deux, et donner son cœur à tout moment…

« Oui, c’est le bonheur, tel que je le possède… »

Cette page fervente était datée de la maison de santé, peu de jours après l’opération. Un brouillard passa devant les yeux du lecteur. Il tournait la dernière page, écrite récemment : un fragment de poésie, d’une sentimentalité féminine, délicate et affinée :

      Ah ! ce soir, nos destins sont échangés. Ce soir,
      Parmi l’ombre secrète où notre âme s’élance,
      Et si douces que soient nos voix dans le silence,
      Nous renonçons aux mots de ferveur et d’espoir.