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pour renaître à une vie plus belle, dit-elle, toujours avec la même simplicité. Mais vous n’eûtes pas des torts seulement envers moi. Adrien, votre meilleur ami, fut si cruellement désappointé, et en quelle phase critique ! Pour lui aussi, les roses ont refleuri ; vous ne l’avez pas moins blessé au cœur et lésé dans ses espérances d’artiste.

Renaud ne dissimula pas un rictus douloureux.

— Je le sais… Il m’a accosté, l’autre soir, pour me jeter au visage des sarcasmes insultants. Que puis-je faire pour l’apaiser ? Achever le scenario interrompu ?

S’abusait-il, devant le calme de la jeune femme ? Croyait-il à une reprise de relations pacifiques ? S’il avait conçu cette illusion, Mme Marcenat l’en détrompa vite.

— Non, dit-elle avec fermeté. Vous l’avez dit : ce moment doit rester unique. Ne vous représentez jamais sur mon chemin, et n’en cherchez pas l’occasion.

Il baissa la tête, molesté par l’ordre péremptoire, mais trop conscient de ses fautes pour le discuter.

— Je vous obéirai. Dès demain, je trouverai un prétexte pour partir, et j’éviterai de revenir jamais ici. N’ayez plus crainte de m’y revoir. Quant à Adrien, je puis l’aider à réaliser son rêve, en lui adressant quelqu’un qui achèvera le poème de Mélusine. Ma part de collaboration restera inconnue.