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Qui sait si l’amour de M. Marcenat résisterait à un pareil choc ? Caroline, surexcitée, entrevoyait l’esclandre, la division, la répudiation peut-être ?… L’impatience d’arriver à ses fins l’énervait. Avidement, elle guettait les conjonctures.

Ce beau matin, elle venait de voir Renaud Jonchère sortir seul et descendre sur la plage, un livre à la main. Peu après, par la porte ouverte sur le vestibule, Mlle Laguépie entendit Mme Marcenat souhaitant le bonjour à Mme Dalyre, et annonçant l’intention d’une promenade dans les bois de la Rudelière.

— Nous vous rapporterons les derniers genêts, ma sœur.

— Vincent sort-il aussi ? demanda Mme Dalyre. Mon notaire vient tout à l’heure pour discuter une proposition de vente, concernant un de mes parcs à huîtres. J’aurais désiré que mon frère examinât la question.

Caroline sortit de la salle à manger, une pile de serviettes sur les bras, et traversa le hall, compassée et affairée. Sans les regarder, elle aperçut Estelle, debout près de la porte du dehors, et M. Marcenat, en tenue de promenade, le panama sur le front, s’arrêtant devant sa sœur.

— S’il en est ainsi, je reste près de toi, Edmée.

— Je vous attendrai alors dans le jardin, fit Estelle.