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très fort et très sincère. Cela sera-t-il possible ?

— Si le cœur t’en dit, fit l’avocat en riant. Le prétoire est public. Mais tu t’ennuieras ferme, je t’en préviens.

— Je suis sûre du contraire. Viendrez-vous avec moi ? ajouta Mme Dalyre, se tournant vers Estelle.

Cette sorte d’invitation attestait un premier effort conciliant. La jeune femme le comprit et accepta. Initiée d’ailleurs aux détails de l’affaire, elle en suivrait volontiers les débats.

Au jour dit, les deux dames se glissèrent dans la grande salle lambrissée, attenant à la galerie des Pas-Perdus, et prirent possession d’une place privilégiée, près du banc de M. Marcenat.

La Cour d’appel — chambre civile — attire moins habituellement les badauds que la police correctionnelle — cinématographe pittoresque, ou la Cour d’assises — ce théâtre de mélodrames. Cependant l’affluence, cet après-midi, était relativement considérable. L’affaire fleurait une certaine odeur de scandale, propre à délecter les habitués du Palais et les connaissances des deux parties.

Beaucoup aussi d’avocats, de stagiaires, d’étudiants, toujours friands d’entendre la parole élégante et nerveuse du maître. M. Marcenat, confé-