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à l’un de tes confrères ? observa Mme Dalyre, satisfaite de morigéner avec quelque raison. À mon avis, tu aurais dû te préparer, par un repos complet, à l’épreuve d’une opération.

— On a essayé de m’en persuader, fit l’avocat, se levant aussi et prenant le bras d’Estelle affectueusement. Mais j’ai tenu bon. Ce procès m’intéresse. Il s’agit de lettres anonymes, par lesquelles on a essayé de perdre une femme et de ruiner son mari. Le tribunal civil n’a pas trouvé les preuves assez convaincantes pour établir les torts de l’intimé. Les victimes, indignées, appellent de ce jugement devant la Cour. Et j’ai accepté de soutenir leur cause. Je ne suis pas fâché d’avoir l’occasion de dire mon mépris pour ce genre de basse gredinerie.

— Il est certain que la lettre anonyme est un vilain procédé, accorda Mme Dalyre. Mais ces débats vont t’énerver, t’agiter.

— Je trouverai, au contraire, un soulagement à exprimer quelques-unes de mes opinions. Et je serai heureux si je parviens à faire rendre justice à de pauvres gens, dont un vil chenapan a empoisonné la vie.

— Vraiment. Tu t’excites là-dessus à un tel point que tu me donnes envie d’aller t’écouter, dit la veuve, reprise par son orgueil fraternel,