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magicien m’emmenait dans un palais des Mille et une Nuits et me disait : « Te voilà chez toi !… » Et je vis réellement ce conte fantastique. Vous êtes le bienveillant enchanteur qui savez combler — et bien au delà — tout ce que j’ai pu souhaiter.

— Oh ! vos vœux sont bien simples à exaucer ! Le palais merveilleux se réduit à une très ordinaire résidence bourgeoise, et le bon génie, hélas, n’est qu’un pauvre sire, incapable de se soustraire lui-même aux maléfices. Reconnaissez-vous vos amis ?

Il lui montrait, sur les rayons, ses livres de jeune fille, et sourit de la voir s’ébahir, joyeuse.

David Copperfield, le Moulin sur la Floss, mes chers romans anglais ! Et Hugo, Lamartine, Vigny, La Fontaine, Mme de Sévigné, Jules Lemaître, Faguet, toutes mes vieilles connaissances classiques !

— Je vous présente les miennes, fit M. Marcenat, désignant, sur des tablettes plus élevées, des reliures anciennes ou modernes, sur lesquelles s’incrustaient les noms de Montaigne, de Bossuet, de Pascal, de Marc-Aurèle, d’Homère et de Shakespeare. Je n’ai pu toujours les cultiver à mon gré. Mais bientôt mes loisirs vont devenir très longs. J’espère en leur secours. Estelle, vous les convierez entre nous, n’est-ce pas ?