Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grandissante de sa vision. Mais longuement, ils errèrent par les ruelles pittoresques et archaïques, d’Or San-Michele à Santa-Croce, du Strozzi à la Badia, du couvent de San-Marco, illuminé par les célestes visions de Fra Angelico, à la Nouvelle Sacristie de San-Lorerizo que Michel-Ange a remplie de ses conceptions surhumaines.

Ils s’arrêtèrent là, interdits, frissonnants comme en un lieu sacré, retenus surtout par le merveilleux Pensieroso, aux pieds duquel s’allonge la souple figure de l’Aurore. Et Vincent Marcenat, songeur, vit comme une image symbolique d’eux-mêmes en cette jeune femme inquiète, attendant le destin, dans l’angoisse du jour qui commence, et l’homme méditatif, dont la tête lourde de pensées austères accable de son poids le bras qui la soutient.

Ainsi communiaient-ils en de pures extases. Aux fins d’après-midi, ils montaient à Fiesole, à Certosa, aux jardins Boboli, ou à Michelangelo pour admirer Florence, en son heure glorieuse. Du belvédère choisi, au delà des cyprès, des pins parasols et des oliviers, qui se profilaient aux premiers plans, la ville apparaissait, dans le cirque vert et amarante des collines, semblable à un bouquet massé dans une coupe d’agate irisée.

Pour la dernière fois, ils étaient montés par le Viale dei Colli, sous la voûte des ormes et des pla-