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— L’ami le plus intime d’Adrien, Renaud Jonchère, le poète de cette Pluie d’étoiles que mon frère a mise en musique… Ils sont aussi voisins à la pension de famille…

M. Marcenat réfléchissait.

— La communication avec Paris est souvent fort longue à obtenir. L’attente à la poste sera, pour vous, fatigante et ennuyeuse. Pour l’éviter, venez téléphoner chez moi.

— Ah ! monsieur, c’est bien aimable à vous ! Nous acceptons volontiers ! minauda Mme Busset, s’emparant de l’invitation, ravie de pénétrer dans le vieil hôtel de la rue du Pont-Neuf.

— Car, tu dois le comprendre, expliqua-t-elle, dès que la porte fut refermée sur l’avocat, il est convenable que je t’accompagne chez un homme dont la femme reste toujours absente, à tort ou à raison.

Estelle se détourna avec impatience. Elle savait bien que la mésentente de M. et Mme Marcenat fournissait ample matière aux racontars. Mlle Odette de Tintaniac, d’une famille de Gascogne noble mais ruinée, avait accepté sans hésiter dix ans auparavant le nom et la fortune du grand bourgeois poitevin. Vincent Marcenat avait alors vingt-cinq ans, et c’était de sa part un mariage d’amour. Mais la fringante Bordelaise s’en-