Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voir oncle, tante et domestique en cercle, sans le cri anxieux d’Estelle :

— De mon frère, sûrement ! Quelque accident, mon Dieu !

Le regard qu’elle jetait vers l’avocat le saisit comme un appel au secours. Et retenu par la pitié, il demeura, tandis que la jeune fille ouvrait le papier bleu, et épelait d’une voix brisée :

« Adrien souffrant, sans danger immédiat. Expliquerai par téléphone, de 4 à 7 heures. Demandez le 415-23. Jonchère. »

Estelle se tordit les mains. De grosses larmes roulèrent, en gouttes rondes, sur ses joues et sur sa collerette de crêpe.

— Malade !… et gravement ! Mourant, peut-être ! Et je suis ici !

Les deux vieillards, horrifiés, se passaient la dépêche, sans trouver une consolation ou un encouragement.

Ils se fussent plaints plutôt eux-mêmes. Que de surprises désagréables amène la famille ! Et comme c’est agitant pour la santé, ces secousses-là !

L’avocat s’émut de voir cette jeune fille abandonnée à son angoisse.

— Ne vous affectez pas avant de savoir la vérité, observa-t-il avec douceur. Qui vous appelle au téléphone ?