Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur le mur, en traits de feu, Estelle vit resplendir devant elle le mot austère et noble qu’elle prenait pour formule et pour règle : Servir !

Servir ! Employer toutes ses forces, toute sa volonté zélée, à se rendre utile, à défendre l’éprouvé, à le garder du désespoir, à lui alléger l’affliction, à l’entourer de douceur et de sollicitude ! Monique avait raison. Sa part était belle !

Et rassérénée, raffermie, Estelle Gerfaux s’en fut rejoindre l’époux qui l’attendait.



XVII


— Aviez-vous imaginé cela, Estelle ?

Le vaporetto revient du Lido vers Venise. La ville féerique, allongée sur ses lagunes, rit au soleil déclinant qui l’enveloppe d’une atmosphère dorée. Vincent Marcenat et sa compagne, assis à l’avant du bateau, contemplent la silhouette prodigieuse qui grandit peu à peu, s’élève au-dessus des flots et découpe sur le ciel coloré les mille déchiquetures de ses campaniles, de ses dômes, de ses colonnes, de ses toits fastueux.

La vague qui les berçait apaise son balancement. Ils atteignent le port. Devant San-Zachario, de