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Ainsi, ce jeudi matin qui suivait la Pentecôte, se surprit-elle gravissant l’escalier de l’hôtel de ville, entourée par les perspectives idéales des fresques de Puvis de Chavannes. Puis, debout à côté de M. Marcenat, elle s’engagea à remplir les obligations légales dont le maire venait de lire l’énonciation. Après quoi, transportée dans la chapelle du couvent où, par faveur particulière de l’archevêché, avait lieu la cérémonie nuptiale, Estelle, agenouillée sous les plis diaphanes du voile, devant l’autel illuminé, reçut la bénédiction du prêtre, après avoir répété la syllabe qui livrait son avenir jusqu’à l’éternité !

Ce qui lui parut surtout anormal et déconcertant, ce fut de prendre ensuite le bras que lui offrait M. Marcenat pour traverser le chœur, et pour revenir plus tard, de la sacristie, vers la baie ensoleillée du portail. La vue de son gant blanc sur la manche noire de son compagnon l’effarouchait, et elle s’appliquait, en marchant, à rendre ce contact insensible.

Elle monta, la première, dans l’auto. Celui dont elle portait désormais le nom prit place près d’elle, et chercha sa main, inerte sur le satin de la robe.

— Estelle, murmura Vincent Marcenat, Estelle, merci !

Presque aussitôt, la voiture stoppait devant la