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sique, courant aussi les leçons, les concerts, faisant mille besognes ingrates, voulant produire quand même, et se tuant, je le crains, à la tâche !

— Ainsi se forge le talent, mademoiselle. Votre frère a le feu sacré. Sa sonate pour piano et violon a été remarquée. Prenez courage ! Il arrivera !

Elle le remercia d’un regard droit, plein de confiance. Sans plus tarder, en termes nets, M. Marcenat exposait le but de sa visite. On désirait édifier sur la paroisse une sorte de dispensaire infantile. M. Gerfaux avait élaboré jadis un plan de crèche modèle, admirablement distribué. La jeune fille avait-elle connaissance de ce projet, et lui serait-il possible d’en retrouver les dessins ?

— Je crois qu’ils me sont restés, en effet, dit Estelle, vivement stimulée. Dès aujourd’hui, je passerai en revue les cartons et les portefeuilles.

M. Marcenat remercia, s’inclina du côté de Mme Busset, qui trônait toujours dans son fauteuil, et qui se mit aussitôt sur pied, afin de reconduire le visiteur avec cérémonie. Mais dans le couloir, une obstruction arrêta le cortège : un petit télégraphiste, planté devant la bonne, demandait :

— Mamzelle Gerfaux ? C’est bien ici ?

Un télégramme ! Autant dire un bolide dans cet intérieur somnolent ! M. Marcenat eût souri de