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tion supérieure, une éducation brillante, sortait tout à fait du commun.

Bref, Caroline entrait en fonctions au bout de cette quinzaine.

Les conditions étaient assez honnêtes, quoique Mme Dalyre — en bonne bourgeoise provinciale — parût tenir fort à l’argent. Mais Mlle Laguépie aurait la haute main sur les domestiques, ce qui lui permettrait d’assurer ses goûts d’autorité et de domination. Elle se rengorgeait, ravie, et entraînée aux expansions, elle chuchota, en détirant ses gants sur ses doigts un peu crochus :

— Mme Dalyre m’a laissé entrevoir qu’elle cherchait à s’assurer une auxiliaire, parce que, ses charges et ses occupations pouvant devenir plus lourdes encore, elle craignait de ne plus suffire à la tâche. J’ai deviné qu’elle compte aller habiter avec son frère. Ne serait-ce pas le meilleur parti, pour eux deux ?

Les yeux lui étincelaient de plaisir à l’idée de gouverner, quelque jour, cet important train de maison, et peut-être — qui sait ? — de prendre en ses rets le veuf placé à sa portée. Transportée d’espérance, Caroline s’en alla, sautillant sous son voile pendant et son mantelet de crêpe. Mais comme elle atteignait le palier, son allure frétillante se raidit soudain. La femme exécrée, promue