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diantrement flatteur de te voir choisir par un pareil homme !… M. Marcenat ! articula-t-il, écoutant chaque syllabe, M. Marcenat va devenir mon frère devant Dieu et devant les hommes ! Est-ce vraisemblable ?

— À qui le demandes-tu ? murmura Estelle, les yeux vagues et la voix lointaine. Peut-être ai-je rêvé tout cela ?

Mais il fallut bien se rendre à l’évidence lorsque, le dimanche suivant, M. Marcenat se montra au seuil du petit logis. Le prodige entrait dans la réalité habituelle.

Cependant, à cette entrevue et aux suivantes, ni Vincent Marcenat, ni Estelle ne retrouvaient plus la minute émouvante où leurs âmes s’étaient senties toutes proches. L’extérieur de la vie se glissait entre eux avec les mille exigences des formalités légales ou protocolaires et les règlements des questions pratiques. Et tandis que se supputaient dates et chiffres, la poésie, tant soit peu élégiaque, dont la jeune fille avait paré cette union, s’abaissait jusqu’au prosaïsme le plus plat.

Heureusement, Monique et quelques autres surent trouver ces paroles de sympathie vraie et chaude, dont le souvenir demeure et fortifie.

— Vous acceptez une bien belle œuvre, ma chère fille, dit le curé de Lusignan, vieil ami du