Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/183

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suis pas trompé, n’est-ce pas, en croyant à votre amitié ?

— Oh ! non, s’écria-t-elle, jetée en avant par la vivacité de son attestation.

Vincent Marcenat lui prit la main et l’éleva jusqu’à ses lèvres.

— Eh bien ! c’est à cette amitié seule que je m’adresse en vous appelant dans ma vie. De cela, soyez bien certaine.

Il mit un baiser sur les doigts gantés qu’il garda ensuite entre les siens, longuement. Les yeux rivés au parquet, M. Marcenat s’absorba dans une rêverie qui étendit sur son visage une expression triste et sévère. Sans doute, les éventualités mornes qu’il venait de prédire le suggestionnaient encore. Et il pensait à l’avenir austère où le guiderait cette main qu’il retenait, presque peureusement.

Estelle le pressentit, et chercha à rompre l’oppressant silence :

— Je vous en prie, apprenez-moi tout ce que vous craignez. Je désire tant le savoir ! Cette affection, qui menace votre vue, ne peut-on la combattre par un traitement, une opération ? Les chirurgiens font aujourd’hui des cures presque miraculeuses. Pourquoi n’admettez-vous pas la possibilité d’une bonne chance ?

— Parce qu’il serait encore plus terrible de me