Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moyen, resterait-il en relation avec les choses qui furent l’essentiel intérêt de sa vie… Une femme seule possède assez de délicatesse, d’intuition, d’ingénieuse sollicitude pour remplir pareil office… Et j’ai pensé à vous.

— À moi ?

Il se retourna vers la jeune fille et l’aperçut, penchée en avant sur sa chaise, ouvrant de grands yeux stupéfaits. Alors posément, ainsi face à face, il affirma :

— Oui, à vous, mademoiselle Gerfaux. Je ne connais que vous, susceptible d’un tel dévouement. Mais ce dévouement doit se continuer sans tergiversations possibles. Il faut que l’infirme dont vous prendrez la charge compte sur vous en toute sécurité. Et il exigera que vous vous liiez à lui par le plus grave des contrats… D’ailleurs, entre une femme très jeune et un homme à peine mûrissant, le mariage seul peut assurer la dignité de l’existence commune.

Mariage ! Le mot énorme, si bas qu’il fût prononcé, éclata avec le fracas d’un explosif. Estelle, éperdue, changea de couleur, et bégaya :

— Me marier ? Non ! je me trompe. J’ai mal compris.

M. Marcenat inclina la tête, et expliqua, cette fois, avec le ton précis et naturel d’un homme d’affaires :